La maternelle est le lieu privilégié de la socialisation

Le premier accueil à l’école est essentiel. Mais la richesse des contenus et l’attention portée à chacun ne peuvent se démentir sous peine de voir réapparaître des symptômes régressifs, voire de développer des attitudes agressives chez des enfants qui perdraient les nouveaux repères construits.

Le premier jour, le maître accueillera brièvement mais individuellement chaque enfant et son parent accompagnateur. Il faut bien entendu qu’une organisation précise soit mise en place : horaires d’entrée légèrement décalés, ATSEM présente en continu par exemple. Les enfants se présenteront ou seront présentés les uns aux autres et trouveront dans les locaux des étiquettes au nom de chacun pour signaler leur porte-manteau, pour marquer leur siège sur l’aire de regroupement, rassemblées au tableau pour former la liste des inscrits… Bien que ne sachant pas lire et parfois même très ignorants de la chose écrite, les enfants seront rendus conscients par l’adulte de la place qui est tout particulièrement réservée à chacun dans la classe.

Le sentiment de l’enfant d’être reconnu et d’appartenir à un groupe sera renforcé tout au long de l’année de section des Petits.
Je (moi), les autres… Un des enjeux de la maternelle, et non le moindre, c’est de parvenir pour chaque enfant à établir un bon équilibre entre ces deux pôles. C’est la socialisation.
Le jeune enfant qui entre en maternelle est pourvu des capacités à « comprendre » et à accepter les autres petits d’homme que sont ses condisciples.

Mais ce qui est simple dans le cadre familial, voire à la crèche (où le taux d’encadrement des enfants est de un adulte pour cinq à huit enfants selon l’âge, c’est-à-dire comparable à une famille nombreuse), est plus difficile à réussir en section des Petits de maternelle où l’enfant ne trouve pas d’emblée sa place dans la classe et ne parvient pas à se situer dans un groupe à la fois nombreux et inconnu.

Aux maîtres d’analyser dans quelle mesure un enfant s’adapte ou non au groupe-classe. Chez les Petits, les observateurs silencieux des premiers jours s’intègrent facilement après trois ou quatre semaines. Les pleureurs inconsolables et les agressifs systématiques du début ont besoin d’attention, d’accueil chaleureux, de prise en charge affective (par l’ATSEM ou par un autre enfant...), mais aussi d’un cadre rigoureux. Beaucoup d’enfants « difficiles » de section des Petits trouvent leurs limites devant un maître qui sait dire « non » !

Extrait du livre

100 idées pour former la conscience morale

Marie-Noëlle Mercier

Collection 100 idées, Editions Tom Pousse, 2010

ISBN : 978-2-35345-037-4, Prix : 13€