Une idée directrice en forme de mise en garde : avant tout, ne pas nuire.

Publié le par 100 idées

 

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Ces dix, vingt… dernières années, les exigences relatives au comportement des enfants n’ont cessé de croître, à proportion des articles et des reportages traitant de la violence d’une certaine jeunesse dans les « quartiers »(sous entendu : des banlieues). Le propos n’est évidemment pas ici de s’interroger sur la réalité et la nouveauté de cette violence, ou sur ses causes. En revanche, nous devons, nous éducateurs, nous demander si les affirmations de certaines personnalités politiques de premier plan qui préconisent la détection de comportements « anti-sociaux » dès la maternelle pour prévenir la délinquance des jeunes adultes sont fondées et acceptables. Notre réponse est non, fermement non.


Si nous croyons en notre mission d’éduquer, c’est que nous pensons que l’enfant est éducable ! Nous savons la part génétique du « câblage » neuronal pour tous les humains et nous connaissons – et revendiquons comme relevant en bonne partie de notre mission – la part des acquisitions faites durant l’enfance grâce aux interactions de chacun avec son environnement matériel et humain.


Aussi, les enseignants se garderont-ils de classer les enfants en bonnes ou mauvaises « graines »… et d’intervenir trop précipitamment quand un élève semble négliger ce qui, pour le maître, est une règle morale.


La bonne démarche consiste à se demander si telle attitude, tel comportement d’un enfant est nuisible pour autrui ou pour lui-même ; si ce n’est pas le cas, il n’y a, bien souvent, pas lieu d’intervenir. Il convient d’être sincère et une idée directrice en forme de mise en garde : avant tout, ne pas nuire se méfier des a priori. Le mensonge, par exemple, est très utile aux enfants pour de nombreuses raisons2, or les adultes le répriment en général, et souvent à l’excès. Ils peuvent à cette occasion (ou à d’autres…) tenir des propos qui leur semblent anodins mais qui peuvent blesser profondément l’enfant, par exemple quand ils sont tenus publiquement.


Ainsi, par souci de ne pas laisser passer ce qui lui semble un manquement aux règles morales, un enseignant peut-il transformer une parole qui ne faisait de mal à personne en profonde humiliation pour un enfant. Les éducateurs doivent prendre le temps de réfléchir à la question de l’éducation morale des enfants qui leurs sont confiés et – sauf cas évidents de violence sur autrui – se garder d’agir précipitamment en suivant l’air du temps.

 

 

Extrait du livre

100 idées pour former la conscience morale

Marie-Noëlle Mercier

Collection 100 idées, Editions Tom Pousse, 2010

ISBN : 978-2-35345-037-4, Prix : 13€.

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