A l'école, les relations entre adultes sont-elles "civiques" ?

Publié le par 100 idées

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   Il n'y a pas que chez l'enfant que le "projet" est plutôt flou. Chez les adultes non plus, le désir de vivre ensemble n'apparaît pas toujours avec évidence. Et les règles de vie pratiquées concrètement dans notre société ne sont pas forcément des modèles.

   Prenons pour exemple les relations entre parents et enseignants : que souhaiterions-nous conserver de celles-ci comme éléments de "civisme" ? On peut dire que ces relations s'établissent dans quatre "champs" : les règles institutionnelles, les règles de convivialité, le partage d'un projet éducatif et le traitement des conflits.

 

Les règles de l'Institution : sont-elles vraiment connues, acceptées ?

    "Nul n'est censé ignorer la Loi", dit sévèrement le Code Civil. Mais qui a lu le Code Civil ? Nous avons tous pris l'habitude de vivre en société sans en connaître précisément les règles, et bien des citoyens ont voté "pour" ou "contre" une Constitution européenne sans en avoir lu un traître mot. Nous ne rêvons pas, ce disant, que chacun dans la rue se promène un Dalloz à la main, mais il faut reconnaître qu'on n'a recours à l'explicite que lorsqu'il y a conflit ou contestation. Et que nous vivons au quotidien plus sur des représentations de la loi que sur son texte.

 

Les règles de convivialité : comment sont-elles définies, et par qui ?

    Les règlements scolaires sont généralement des textes hybrides, inspirés d'un modèle départemental, institutionnel, auquel se sont ajoutés au cours des années des précisions et détails suscités par tel ou tel événement surgi dans la vie de l'école. On a bien souvent oublié les raions pour lesquelles ont été formulés ces amendements, témoins géologiques d'un passé révolu. S'y incorporent aussi des recommandations qui ont pour intention de faciliter la convivialité. Mais pour l'essentiel, celle-ci repose sur les règles non exprimées d'un "savoir vivre" social général, qu'on suppose évident a priori.

 

Le partage d'un projet éducatif : existe-t-il vraiment ? à quelles conditions ?

    Là aussi, des textes existent, qui devraient mettre tout le monde d'accord. Mais ne nous réjouissons pas trop vite : bien des ambiguïtés et des malentendus couvent sous la cendre. Sans compter que certaines directions clairement définies restent lettre morte, parce qu'elles n'ont pas emporté l'adhésion des enseignants ou des parents : il n'est que d'observer la persistance des notes dans les carnets scolaires, ou celle des devoirs à la maison, pourtant interdits officiellement depuis 1959 ! Quant au sens que les uns et les autres donnent à la "réussite" scolaire, nous y reviendrons.

 

Le traitement des conflits : une improvisation générale.

    Les conflits entre parents et enseignants sont multiples, mais trouvent paradoxalement plus souvent leur origine dans des problèmes de convivialité ou de civilités que dans ceux de la réussite scolaire proprement dite. Ils naissent tout autant à propos de problèmes entre adultes qu'en relation avec ceux des enfants. Face aux difficultés, chacun se débrouille comme il peut. La résolution des conflits peut-elle rester un art de l'improvisation ?

 

   Les relations entre adultes à l'école ont un rapport direct avec la mise en oeuvre d'une éducation civique et on peut proposer des actions pour les clarifier.

 

 

Extrait du livre :

100 idées pour une éducation civique

Marie-Lou Bernard, Henri Berquin

Collection 100 idées, Editions Tom Pousse, 2010

ISBN : 978-2-35345-030-5, Prix : 12€.


 


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